Par Laurence Neuer   Le Point, 18.12.2008

Sorte de carte de fidélité multi-enseignes ou de bon de réduction électronique, le cash back est déjà bien rodé outre-Manche. « En Grande-Bretagne, un quart des achats en ligne se font grâce à ce système », souligne Christian Goaziou, président d'iGraal. Rivalisant d'imagination en termes de gains, les sites de cash back ont chacun leur petit plus : barre de shopping sur le navigateur, opérations flash, bonus équipe, etc. Le modèle économique de ces sites réside principalement dans la publicité et le chiffre d'affaires qu'ils génèrent au profit de leurs partenaires annonceurs. D'où leur tendance à titiller notre porte-monnaie... Ce qui peut faire douter des avantages du cash back par rapport aux e-soldes permanents que proposent de nombreux sites. Pour être vraiment gagnant en faisant des emplettes « lucratives », l'acheteur doit jouer le jeu, c'est-à-dire cumuler promotions et cash back sur ses achats quotidiens tout en résistant aux publicités ciblées d'annonceurs aux abois. A force d'acheter pour encaisser, le plus malin pourrait bien devenir le moins futé...

Fabuleos.fr le plus généreux du marché

Filiale de Maximiles (programmes de fidélité sur Internet), Fabuleos est né en septembre 2008. Le site affirme être le plus généreux du marché avec des « gains deux fois supérieurs » à ceux de ses concurrents. Dès l'inscription, le client a sa page d'accueil personnelle où figurent toutes les informations qui le concernent : son relevé de comptes, son historique de commandes... Les gains s'élèvent en moyenne à 8 % du montant de l'achat, soit l'intégralité de la commission versée à Fabuleos. En contrepartie, le client paie une cotisation annuelle de 7 euros prélevée sur son premier achat. Bon point, si on oublie de s'identifier sur le site marchand, Fabuleos nous alerte. Attention ! Il est interdit d'aller visiter un autre site au cours d'une session d'achat. Aucune publicité n'est venue polluer notre messagerie. « La base de Fabuleos n'est ni vendue ni louée à des tiers, aucun mail commercial ne sera jamais envoyé par le site » , assure son directeur France, Patrick Pedersen. Fabuleos est l'un des seuls à ne pas exiger de montant minimal pour percevoir les fonds, adressés par virement bancaire ou via un compte PayPal. Petit moins : parmi les raisons justifiant le non-paiement du cash back (commande annulée, carte bancaire volée...), il est indiqué « autres »...

Igraal.com un accès direct aux sites

Créé en 2006 par Christian Goaziou, il invite à télécharger un petit logiciel qui installe une barre d'icônes sur notre ordinateur. Les sites partenaires sont alors en accès direct depuis la page d'accueil Internet. Inutile de passer par la case iGraal. A l'inverse, dès que l'on se connecte à un site partenaire d'iGraal sans le savoir, le feu rouge d'iGraal s'allume et nous invite à actionner le feu vert pour profiter du cash back sur nos achats. Voilà une belle entrée en matière, outre les 3 euros de bienvenue immédiatement crédités sur notre compte. Ce jour-là, la Fnac offrait une remise de 3 à 5 % sur le rayon librairie, outre la gratuité des frais de port. Nous avons acheté un livre de poche à 7,60 euros, et 50 centimes ont immédiatement été virés sur notre compte, qui, le lendemain, affichait la somme des gains validés, soit 3,50 euros. Renouvellement de l'opération sur le site de La Redoute, cette fois, sans passer par iGraal. Petit oubli : nous avons omis de donner le feu vert à iGraal. Et impossible de revenir en arrière en fin de commande, qui n'a donc généré aucun cash back. C'est tout le côté ludique du site, qui a ses règles du jeu, avec ses petits pièges.

Les courses sur iGraal sont plutôt lucratives : pour un panier annuel moyen de 1 000 euros, iGraal reverserait environ 50 euros de cash back. La quête du Graal est en bonne voie...

Mailorama.fr lire en gagnant des euros

Avec sa devise « Vous lisez, vous empochez », Mailorama fait mouche. Créé en 2004 par Cyril Dubreau, ce site appartient au groupe Rentabiliweb et revendique 700 000 membres actifs. Chaque fois qu'un internaute ouvre un mail lui proposant un « bon plan », il accumule des euros (0,01 euro par mail environ). Et chaque achat sur un site partenaire donne droit à un reversement d'environ 5 à 15 % du prix. Trois semaines après l'inscription, notre boîte mail débordait d'annonces publicitaires (services de rencontres, d'assurances, de jeux, réductions sur les écrans plats...). Le site garantit la fiabilité de ses annonceurs. « Nous évaluons en permanence nos sites partenaires et, en cas de retours négatifs de nos clients, nous les excluons » , assure Cyril Dubreau. Autre bon point, Mailorama donne l'exclusivité à certains commerçants qui, en contrepartie, proposent aux abonnés les offres les plus attractives du marché.

Le consommateur doit toutefois jouer le jeu : il lui est interdit d'accepter un bon de réduction personnel que lui proposerait le site marchand au moment de sa commande. Tant qu'il n'a pas validé sa commande et payé son achat, il n'a pas le droit de se rendre sur un autre site Web ou de consulter un comparateur de prix.

Les gains acquis par l'utilisateur sont crédités sur son compte bancaire dans un délai moyen de trente jours après la commande effectuée. Et dès qu'ils atteignent 20 euros, le client peut réclamer le versement de son chèque.

Ebuyclub.com l'e-commerce communautaire

Le point fort de ce site indépendant, créé en 2000, est son ancrage communautaire. « Nous avons l'un des forums les plus actifs de l'e-commerce en France », souligne Gilles Nectoux, son directeur. On y trouve de nombreux bons plans classés par catégories (alimentaire, bien-être...). Le cash back tourne autour de 4-5 % en moyenne et peut atteindre plus de 20 %, notamment pendant les ventes flash, dites Time Cash (48 heures). Cerise sur le gâteau : un surplus de cash back nous est offert sur les achats des membres de l'équipe que l'on a rejointe ou créée. A partir de 10 euros d'achats validés, on peut demander le versement de ses gains, par chèque ou virement adressés au plus tard dans les cinq jours. Attention ! Si on a déjà un compte chez le marchand, il faut modifier son adresse mail et la remplacer par celle enregistrée sur eBuyClub. Utile, le comparateur affiche l'ensemble des tarifs des cybermarchands, avec ou sans cash back. Le site invitera bientôt ses membres à ouvrir des « miniboutiques » sur les marchés de niche (mangas...). L'objectif ? Gagner de l'argent sur chaque produit vendu. A quand le Facebook du shopping ?

Cashstore.fr la qualité du service garantie

Ce site, créé en 2004, référence des commerçants répondant à leur label de qualité (respect des délais de livraison, SAV disponible...). Après s'être identifié en remplissant une fiche (avec sa date d'anniversaire), on se rend sur le site marchand et on remplit un formulaire avec son pseudo@cashstore.fr. Les sommes sont créditées dans le mois suivant la commande et versées par virement bancaire ou par chèque. On peut également choisir de transférer son cash back, à partir de 15 euros, sur son « porte-monnaie » PriceMinister. Comble du cash back, nos achats sur des sites de ventes privées sont eux aussi rémunérés. En cas de problème, il faut adresser un mail à Cashstore, qui s'engage à y répondre dans la journée. Bon point : les avis des consommateurs sont pertinents.

www.lepoint.fr/tendances/cash-back-les-nouveaux-piliers-de-l-e-commerce/998/0/300988